Date de la publication d’origine : 3 Mars 2022
Éditée le : 5 Avril 2022
Le Réseau d’action pour le Développement de la Petite Enfance (ECDAN), le Consortium de la paix dans la petite enfance (ECPC), la «Moving Mind Alliance», l’Association internationale Step by Step (ISSA), le Réseau régional Asie-Pacifique pour la Petite Enfance (ARNEC), le Réseau africain pour la Petite Enfance (AfECN), le Réseau arabe pour le Développement de la Petite Enfance (ANECD) et l’Organisation mondiale pour l’Éducation Préscolaire (OMEP) sont profondément préoccupés par l’évolution en Ukraine du violent conflit et de la crise humanitaire. Malheureusement, les enfants otages de ce conflit seront les plus touchés. Nous devons placer au centre de nos priorités la protection, la santé, l’apprentissage, le bien-être et les besoins de développement des jeunes enfants ukrainiens — 2 millions d’enfants de moins de 5 ans. L’instabilité, les blessures et les traumatismes qui en résultent sont tragiques pour les enfants et les familles vivant en Ukraine et qui sont désormais des réfugiés ; sans intervention, ces effets perdureront de génération en génération. La communauté mondiale doit agir immédiatement.
Le conflit en Ukraine fait suite à des crises humanitaires et multidimensionnelles en Afghanistan, à Haïti, au Madagascar, au Liban, en Palestine, au Venezuela, en Éthiopie, en Syrie, au Yémen et dans de nombreux autres endroits du monde. Les estimations 2018 de l’UNICEF montrent que plus d’un bébé sur cinq naît et commence sa vie dans des situations de conflit et de crise. Le financement consacré au développement de la petite enfance (DPE), notamment par le biais de la protection et l’éducation des enfants, a été insuffisant, en particulier dans les pays touchés par des crises. On estime que seulement 3 % de l’aide totale au développement des pays touchés par une crise et 2 % du financement humanitaire sont consacrés à fournir des services de qualité à la petite enfance : pour les nouveau-nés, les jeunes enfants et les personnes qui s’en occupent. La communauté mondiale doit agir immédiatement pour augmenter ce financement essentiel pour le développement de la petite enfance.
Une génération entière d’enfants vivant en Ukraine ou ayant récemment émigré de ce pays est en danger. De nombreuses familles ont déjà été contraintes de fuir leurs maisons. Avant le début de la crise actuelle, 2,9 millions de personnes en Ukraine avaient déjà besoin d’une aide humanitaire et 750 établissements scolaires avaient été endommagés en raison du violent conflit déclenché en 2014. L’ONU estime que 12 millions de personnes à l’intérieur de l’Ukraine auront besoin d’aide et de protection, tandis que plus de 4 millions de réfugiés pourraient avoir besoin de protection et d’assistance dans les pays voisins au cours des prochains mois.
Les familles déplacées nécessitent dans l’immédiat de produits de première nécessité, notamment un endroit sûr où vivre, une alimentation adéquate, des vêtements chauds et de l’eau potable. Les enfants les plus vulnérables requièrent une attention particulière, comme les enfants handicapés ou ayant des besoins spécifiques, qui peuvent rencontrer des problèmes de mobilité en fuyant en quête de sécurité ou ayant un besoin immédiat de services de soutien spécialisés ou de médicaments lorsqu’ils arrivent dans les pays d’accueil. La communauté internationale doit assurer le passage en toute sécurité et la protection des familles qui fuient la destruction. Nous appelons également les pays d’accueil et de transit à veiller à l’intérêt supérieur des enfants, notamment en fournissant des services tenant compte de la dimension de genre, en protégeant les enfants contre les abus et en assurant le soutien psychosocial et les possibilités d’apprentissage en tant qu’élément essentiel des interventions visant à soutenir les enfants et leurs soignants.
Nous savons que des services holistiques de développement de la petite enfance sont ESSENTIELS pour atténuer l’impact actuel et à long terme des difficultés rencontrées par tant d’enfants et de familles en Ukraine et dans les pays voisins.
Les gouvernements, bienfaiteurs et autres acteurs internationaux doivent réagir de toute urgence pour protéger et soutenir tous les jeunes enfants et leurs familles en Ukraine et tous ceux qui cherchent refuge dans les pays voisins. Protéger les jeunes enfants touchés par la crise actuelle et donner la priorité à leur survie, leur développement et leur protection est non seulement nécessaire pour atténuer les souffrances et faire respecter leurs droits, mais aussi pour stimuler la reprise économique et construire des bases solides pour la paix et la sécurité, la résilience, la justice et la cohésion sociale.
« Il n’est pas encore trop tard pour sauver cette génération du fléau de la guerre», a déclaré le secrétaire général des Nations unies António Guterres, «Nous avons besoin de paix maintenant.» La communauté internationale doit agir TOUT DE SUITE pour minimiser l’impact durable que ce conflit aura sur la vie des jeunes enfants et de leurs familles. Les signataires de cette déclaration ont mobilisé des ressources, entreprennent des actions en Ukraine et dans les pays voisins, et sont prêts à apporter leur expertise aux autres planificateurs et exécutants de cette réponse humanitaire.
Nous faisons un appel aux gouvernements et aux bienfaiteurs à allouer des fonds pour soutenir toutes les familles, y compris les familles déplacées, qui luttent pour assurer la sécurité de leurs enfants et répondre aux besoins fondamentaux de ces derniers, y compris l’accès aux services psychosociaux. Il s’agit notamment d’investir davantage dans les cinq composantes d’une prise en charge tendre et adaptée (bonne santé, nutrition adéquate, possibilités d’apprentissage, sécurité et prise en charge adaptée), qui sont à la base de l’aide au développement, des interventions d’urgence et de l’action humanitaire.
La science annonce une nouvelle ère, affirmant que le développement de la petite enfance est une opportunité vitale pour construire un avenir durable adapté aux enfants d’Ukraine, d’autres zones de conflit et du monde entier, et pour les rendre autonomes par la promotion de la culture de la paix, comme le demandent les Nations unies (résolution A/RES/74/21 de l’ONU).
Si nous voulons construire une paix réelle dans notre monde, nous devons protéger et soutenir les enfants et travailler ensemble à la réalisation des droits, à l’équité, à l’acceptation de la diversité et à la justice sociale pour et parmi nos enfants. Engageons nos efforts et nos ressources pour élever nos enfants de manière à ce qu’ils s’embrassent, jouent et apprennent les uns avec les autres, se soutiennent les uns les autres, et soient résilients et agents du changement, afin d’ouvrir la voie à un monde plus pacifique et durable.
Les opinions exprimées dans cette déclaration sont celles de l’ECDAN, de l’ECPC, de l’ARNEC, de l’AfCEN, de l’ANECD, de l’ISSA, de l’OMEP et de la «Moving Minds Alliance» en général et ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position officielle de chaque membre individuel des réseaux.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : [email protected]
Nombre de nos partenaires se mobilisent rapidement sur le terrain en Ukraine et dans les pays voisins et ont créé des sites en ligne où les donateurs peuvent soutenir directement les enfants et les familles touchés par la crise ukrainienne. Il s’agit notamment des organisations partenaires du Réseau d’action pour le développement de la petite enfance, du Consortium de la paix de la petite enfance, du Association internationale Step by Step, de l’OMEP et de la «Moving Minds Alliance». Nous leur sommes reconnaissants de leur présence et de leur détermination à faire une différence réelle.